Le constat est alarmant. Publié le 15 octobre, le rapport du Syndicat des musiques actuelles (SMA) dresse un tableau sombre de la situation des festivals en France. Réalisée auprès de 210 événements adhérents, l’enquête révèle que 93 % d’entre eux connaissent des difficultés financières, et que 14 % ne sont pas certains de pouvoir organiser leur prochaine édition.

Les déficits se creusent dangereusement : le déficit moyen atteint 108 000 euros en 2025, contre 75 000 euros l’année précédente. Même lorsque les festivals affichent complet, un quart restent dans le rouge. Tous les postes budgétaires sont en hausse : les dépenses techniques grimpent pour 72 % des structures, la sécurité pour 57 %, et les cachets artistiques pour 55 %.

À ces contraintes économiques s’ajoute une concurrence de plus en plus rude. Un quart des festivals interrogés notent une baisse de fréquentation qu’ils attribuent directement à la multiplication des concerts dans les stades et arénas, organisés par de grandes structures privées.

Mais les difficultés ne s’arrêtent pas aux questions financières. Les aléas climatiques ont entraîné des annulations pour près de la moitié des festivals (48 %), tandis que 8 % ont subi des menaces ou pressions liées à leur programmation, à l’usage de l’écriture inclusive ou aux valeurs qu’ils défendent. Dans certains cas, des contrôles de police non concertés à l’entrée des sites sont venus s’ajouter à ces tensions.

Pour Stéphane Krasniewski, directeur du festival Les Suds à Arles et représentant du SMA, c'est lerisque d’un appauvrissement de l’offre culturelle qui est en jeu. « Le risque d’un déséquilibre entre les territoires et d’un appauvrissement de l’offre est réel », alerte-t-il.

Le "Bilan de la saison 2025 des festivals" est à retrouver sur leur site.