1. Ce mix a été conçu comme un avant-goût de ta tournée en Asie, entre Hong Kong, Bangkok, Séoul et Tokyo. Qu’as-tu voulu exprimer à travers cette sélection ? Quels styles de house explores-tu ?

J’ai pensé ce mix comme une carte postale musicale avant le voyage, une façon de partager l’esprit de cette tournée à venir. J’ai voulu naviguer entre différentes sensibilités de la house, parfois très deep et introspective, parfois plus percussive et dansante, avec des accents Afro, techno ou soulful. C’est un mélange qui reflète mon envie de raconter une histoire plutôt que de me cantonner à un seul registre : la house qui me touche est multiple, elle puise autant dans les racines de New York, Chicago et Detroit que dans des sons plus contemporains et expérimentaux. J'essaye aussi de transmettre un message positif, en terminant ce mix avec "We shall overcome" sorti sur le label de Frankie Feliciano Ricanstruction.

2. Tu as beaucoup voyagé à travers le monde en tant que DJ. Comment abordes-tu cette tournée, après plus de 20 ans de carrière ?

Chaque tournée reste une expérience unique, même après toutes ces années. Je suis toujours un peu anxieux avant un gig quelle que soit son envergure,  petit club ou grand festival, mais j’essaie d’aborder chaque date comme une nouvelle rencontre, sans routine. L’Asie a une énergie très particulière : les clubs, les danseurs, l’attention portée à la musique et aux détails sont différents d’une ville à l’autre, et c’est ce qui me motive. Je pars avec la même curiosité qu’à mes débuts, mais avec un richesse de ressource musicale accrue,  ce qui me permet de m’adapter et de vraiment me connecter aux dancefloors.

3. Quel lien entretiens-tu avec les différentes scènes locales là-bas ? Y a-t-il des DJs/producteurs, clubs, labels qui t’inspirent particulièrement et que tu aimerais nous faire (re)découvrir ?

J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour la passion apportée à la Musique en général en Asie. À Tokyo, notamment, il y a une tradition du clubbing très forte, avec des clubs mythiques comme Yellow ou j'ai eu la chance de jouer dans le passé avec mon frère d'armes Alex from Tokyo, mais aussi une génération de jeunes DJs qui amènent une fraîcheur incroyable. Séoul est fascinante par son énergie et sa créativité, avec des producteurs et collectifs qui ont su construire une identité propre, très ouverte. À Hong Kong, j’ai ressenti une scène en plein développement, portée par des passionnés qui font beaucoup, ce qui est très inspirant. J'ai hâte de découvrir la scène à Bangkok dont j'ai beaucoup entendu parler mais ou je n'ai pas joué encore. J’aime observer comment ces scènes dialoguent avec les influences occidentales tout en affirmant leur singularité.

4. As-tu prévu de produire de la musique sur place ? D’aller digger dans certains disquaires ? Et plus largement, quels sont tes projets musicaux à venir (sorties, remixes, albums) dans les prochains mois ?

J’aime toujours profiter de mes voyages pour aller digger, surtout à Tokyo, car chaque ville a ses trésors cachés et des disquaires uniques. Produire sur place dépendra du temps, mais je suis toujours ouvert à l’idée de capter une énergie particulière dans un studio ou même avec un laptop et un casque. Concernant mes projets, plusieurs choses arrivent : Un deuxième ep sur notre label Get-Rooted avec Traumer, également un remix pour Villanova sur son label indiehouserecords, ainsi qu'un album Sergie Rezza également en collaboration avec Traumer prévu pour cet hiver.

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