Berlin : 21 lieux culturels (dont 6 clubs) menacés de fermeture par un projet d’autoroute

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Un projet controversé d’expansion de l’autoroute A100 menace de fermeture 21 lieux culturels berlinois selon la Commission des Clubs de la ville. Plusieurs clubs iconiques comme ://about blank, RenateClub OST, Else ou encore OXI mais aussi des écoles et un cinéma sont sur la sellette. 

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les clubs berlinois font face à de nombreux obstacles sanitaires et économiques qui menacent leur fonctionnement et parfois même leur existence. Pourtant considérés comme des lieux culturels à part entière depuis 2021, ces espaces de vie nocturne ne semblent finalement pas être protégés contre l’inflation des prix de l’immobilier – ce que devait garantir ce changement de statut – et plus récemment, de l’énergie. En 2020, le mythique Griessmuelhe avait notamment fermé ses portes à cause des spéculations immobilières qui ont fait explosé les prix des loyers. 

Aujourd’hui, c’est un projet d’expansion d’une autoroute qui pourrait bien provoquer la fermeture de 21 institutions culturelles de Berlin dont 6 clubs, une école ou encore un cinéma indépendant. Depuis 1935, des plans d’agrandissement de l’A100 ont été annoncés sans jamais devenir effectifs. Mais un nouveau plan d’urbanisme remet au goût du jour ce projet avec pour intention de traverser les quartiers de Mitte, Charlottenburg, Tempelhof et Neukölln, soit les noyaux de la vie nocturne berlinoise. Cette hypothèse a provoqué des débats politiques houleux et des manifestations pacifiques dans toute la ville, soutenues par la Commission des Clubs de Berlin. 

Lutz Leichsenring, le représentant de la Clubcommission de Berlin, rappelle l’importance des clubs dans l’économie berlinoise : le secteur de la nuit générait 1,5 milliards d’euros annuels avant la pandémie. La décision de fermer certains de ces établissements emblématiques pour allonger la trajectoire de l’autoroute serait donc contre-productive. Cependant, si les pouvoirs publiques abandonnent ce projet, les prix de l’immobilier continueront d’augmenter dans la zone, ce qui pourrait également nuire à l’économie des clubs. Un dilemme difficile à trancher, qui se soldera peut-être par une délocalisation des établissements concernés dans une autre zone, à l’image du Syndikat expulsé en 2020 de son espace initial et qui a trouvé de nouveaux murs cette année.