
Photo à la une by François Khoutornaia
Originaire de Rabat, GLITTER55 diffuse une techno puissante et aérienne, boostée aux rythmiques Gqom et subtilement épicée de ses influences orientales. DJ résidente sur Rinse France, elle se fait une place dans les meilleurs clubs français (Concrete, Machine du Moulin Rouge, Le Sucre…) et étrangers en solo ou avec son concept de résidence itinérante Fissa. Sans oublier de nombreux festivals majeurs et prescripteurs comme Dour, Nuits Sonores, We Love Green, Eurockéennes, Villette Sonique, Techno Parade ou encore Le Bon Air Festival. Elle signe notre 267ème mix !
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
GLITTER55, DJ originaire de Rabat et basée à Paris. Mes sets naviguent entre breakbeat, bass, rap, techno, gqom et sonorités chaabi, avec une signature rythmique intense et percussive. Résidente sur Rinse France depuis 2019, j’y anime la mensuelle Atay Time, un espace de découverte où se croisent des artistes issus de scènes trap, rap, électro et bass music. Je suis aussi cofondatrice du collectif FISSA, qui célèbre les musiques issues des diasporas.
Comment abordes-tu tes mixes au format podcast ? Que représentent-ils pour toi ?
Comme avec ma série de podcasts inspirée de l’alphabet arabe, j’ai voulu construire des récits sonores. Le format podcast me permet d’explorer librement textures, rythmes et émotions, loin de l’énergie immédiate d’un live, tout en créant une narration cohérente et réfléchie.
Quel serait, selon toi, le meilleur moment pour écouter ton set ?
Je reviens tout juste d’une semaine à Beyrouth. Ce mix évoque ma dernière balade nocturne au Liban, où l’on passait d’un lieu à un autre en changeant de musique. Ça me rappelle cette ville que je visite pour la troisième fois et où je me sens vraiment chez moi. Je vous conseille de l’écouter un soir d’été, entouré de vos amis, pendant vos vacances.
Quels artistes/labels as-tu sélectionnés et pourquoi ?
Pour ce set, j’ai sélectionné des artistes et labels qui incarnent une scène électronique hybride. On retrouve des figures comme 3Phaz et Ehua (via le remix d’ABADIR), qui explorent les rythmes club de la diaspora arabe avec une touche industrielle et déstructurée. Le label AD 93 est aussi présent à travers Triple It, représentatif de sa ligne éditoriale exigeante en expérimentations sonores. Des producteurs comme Le Motel ou De Grandi reflètent ce goût pour les textures organiques et les grooves syncopés, très présents dans mes sets. J’ai également mis en avant des artistes que je suis beaucoup en ce moment, comme Some Guest, anyoneID, ou Ayesha, dont les productions puissantes et innovantes enrichissent ma palette sonore, entre bass music, break et techno percussive. Le morceau Goblet Drum par anyoneID en est un bon exemple : brut, tribal et taillé pour le dancefloor. Des collaborations comme Aloka x Dave N.A. ou DNZA x Undrwgth permettent de créer des ponts entre différentes esthétiques. J’ai clôturé le set par un morceau emblématique chanté par des supporters du Raja Club Athletic, dédié à la Palestine, auquel j’ai ajouté un sample de la productrice Fatima Al Qadiri, en hommage à son travail visionnaire et engagé. Un moment à la fois politique, émotionnel et profondément personnel pour conclure le mix.
Lorsque tu mixes, tu préfères jouer quel créneau et avec quels artistes en ce moment ?
Je préfère jouer tard dans la soirée. C’est à ce moment-là que je puise le plus d’inspiration, en m’adaptant à l’ambiance du public pour faire évoluer mon set et intensifier l’atmosphère. J’aime particulièrement partager la scène avec des artistes et amis comme Deena Abdelwahed ou Flore du label Polaar, avec qui je ressens une vraie complicité musicale. J’aimerais également avoir l’occasion de jouer aux côtés d’artistes que j’admire, tels que Toumba, Doctor Jeep ou Moktar, dont les univers nourrissent ma créativité.
Peux-tu nous parler un peu de ton actu et finir par une dédicace ?
En ce moment, je consacre beaucoup de temps à l’écriture de nouveaux morceaux, et j’ai vraiment hâte de les partager bientôt. Sur cette nouvelle série, j’ai choisi de chanter sur tous les titres, ce qui représente un travail différent de ce que j’ai pu faire jusqu’à présent, plus intime et personnel. Ce format me tient particulièrement à cœur, car il me permet d’explorer une autre dimension de ma créativité et de transmettre des émotions plus directes. Je voudrais dédier cette énergie à tous les artistes militants, aux artistes palestiniens, et à tous ceux qui traversent des épreuves terribles en ce moment. Votre courage et votre résistance sont une source d’inspiration profonde.
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