Photo à la une by @sofiaamburgey
À l’image de la voiture qui inspire son surnom, la production sonore de Jensen Interceptor est un véritable grand tour à travers le globe. Il mêle bass, club, baile funk, footwork, juke, techno et tout ce qui se trouve entre ces genres. Basé à Berlin, le DJ a prouvé sa valeur parmi l’élite électronique, partageant la scène avec des artistes tels que The Advent, DMX Krew, Dopplereffekt, Jeff Mills et Juan Atkins. Au-delà de sa polyvalence en constante évolution, ses productions originales et ses remixes figurent dans les catalogues de certains des labels les plus influents du milieu, notamment Tresor Berlin, Cultivated Electronics, Solar One Music et Central Processing Unit. Il signe notre 289ème mix !
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m'appelle Jensen Interceptor. Je suis DJ, producteur, co-propriétaire et co-gestionnaire du plus grand label du monde International Chrome ! Passionné d’animés, obsédé — de façon un peu déraisonnable — par la cuisine sichuanaise et spectateur chronique de The Real Housewives.
Comment abordes-tu tes mixes au format podcast ? Que représentent-ils pour toi ?
Les mixes sont importants pour moi, car ils constituent un excellent moyen de partager l’évolution constante de nos goûts. En tant qu’artistes, on peut parfois être catalogués selon la musique que l’on produit, mais ces morceaux ne définissent pas l’ensemble de notre palette ni nos capacités lorsqu’il s’agit de créer un DJ set.
Quel serait, selon toi, le meilleur moment pour écouter ton set ?
En vivant à Berlin, c’est difficile à dire : ici, les gens écoutent de la techno en se levant ou juste avant d’aller se coucher, haha. Si ce mix se déroulait en club, je pense qu’il fonctionnerait le mieux en tant que deuxième DJ de la soirée, ou avant-dernier, juste avant le closing, selon la durée de la fête. L’objectif de ce mix était de montrer mon côté techno, un aspect pour lequel je ne suis pas particulièrement connu.
Quels artistes/labels as-tu sélectionnés et pourquoi ?
Bassiani Records a sorti une compilation incroyable l’an dernier ; un morceau qui s’est vraiment démarqué : “Gentian” de DJ Maria. Il était également essentiel pour moi d’inclure des artistes comme Clotur et Temudo. Leurs tracks, tout comme ceux de DJ Maria., possèdent une sensualité et une sophistication auxquelles je ne peux pas résister. Lorsque je joue techno, je trouve qu’ils constituent une base parfaite pour ancrer l’ambiance : ils se situent dans ce juste milieu, ni trop sombres ni trop durs, tout en apportant exactement le degré de mystère et de frisson que l’on recherche tous sur un dancefloor sombre et sexy. Je recommande vivement de découvrir leurs sorties sur Sublunar.
Autre mention notable — et je suis un peu biaisé — ma sœur du Brésil, Ananda. Son dernier EP Ai si! sur son label Kode Fervo Rek est incroyable, et j’ai du mal à ne pas jouer l’intégralité de la sortie dans la plupart de mes sets.
Et bien sûr, aucun mix techno ne paraît complet sans quelques classiques de légendes comme User, Question, Daft Punk, Oliver Ho et James Ruskin.
Lorsque tu mixes, tu préfères jouer quel créneau et avec quels artistes en ce moment ?
On me confie généralement le créneau “peak time”, mais mon set rêvé (et cela semblera peut-être un peu égoïste) est un set all night long. J’adore avoir l’occasion de jouer plusieurs heures, car je suis très fluide dans ce que je joue et je possède une profondeur dans de nombreux genres pour lesquels je ne suis pas forcément connu. Un set toute la nuit me permet d’explorer ces autres univers, et une fois plongé dedans, c’est un vrai plaisir de trouver des liens entre ces mondes et ce que je joue habituellement, créant un récit plus long et plus riche de mes goûts et influences. Parmi les artistes qui m’inspirent actuellement : Viiaan, Yushh, A Strange Wedding, Blawan, The Evil B-Side Twins, Slikback, Vardae, Arexibo et Kim Ann Foxman.
Peux-tu nous parler un peu de tes projets à venir et terminer par une dédicace ?
Je viens de terminer un nouveau disque pour Discos Extendes à Lisbonne, qui sortira début 2026. C’est un EP percutant de 4 titres, explorant des rythmes brisés rapides et des lignes de basse avec une énergie proche du club déconstruit. J’ai également un nouvel EP à paraître sur International Chrome, qui plonge lui aussi dans les sonorités du club déconstruit et de la bass expérimentale. En parlant d’International Chrome, nous avons déjà un planning très excitant pour l’année prochaine, notamment un album incroyable dès le début de l’année, signé par mon cher ami et producteur extraordinaire Manao, ainsi que de superbes sorties de Viiaan et Kreggo.
Pour ma dédicace, je tiens simplement à remercier toutes les personnes qui ont téléchargé, écouté, partagé et soutenu mon nouvel album INTERCEPTION. C’est mon travail dont je suis le plus fier à ce jour, donc cela signifie énormément pour moi. Et pour celles et ceux qui ne l’ont pas encore entendu, rendez-vous sur la page Bandcamp d’International Chrome pour le récupérer dès maintenant !!!
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