
Alpha Theta, la maison mère de Pioneer, a commercialisé ce mardi 9 septembre une nouvelle platine, la CDJ-3000X. Si ce modèle, pensé pour devenir la référence dans les clubs du monde entier semble quasi-identique à ses prédécesseurs mis à part un écran encore plus imposant, une nouveauté majeure laisse cependant deviner l’avenir de l’industrie : le support du format streaming.
Pour comprendre comment l’arrivée de cette fonctionnalité s’inscrit dans une trajectoire vers le 100% numérique, retour sur plus de 25 ans d’innovations par Pioneer qui ont accompagné les révolutions techniques du secteur.
Le jour où la CDJ a tué le CD
Rares seront les DJs qui s’en souviendront dans quelques années : sur le bord inférieur de la CDJ existait autrefois un lecteur permettant d’y insérer des CD, donnant son nom à la toute première platine de Pioneer sortie en 1994, la CDJ-500.
Il faut attendre 13 ans pour que la CDJ-400 apporte en 2007 une révolution notable qui succède à la démocratisation d’internet : l’arrivée d’un port USB pour la prise en charge du format mp3. C’est le début d’une nouvelle ère, celle du téléchargement numérique, et des clés USB qui n’ont toujours pas quitté nos poches.
Plus de 25 ans plus tard, le CD est devenu tellement obsolète qu’il disparaît complètement du nouveau modèle phare de Pioneer, la CDJ 3000. N’en déplaise aux DJs amateurs d’eurodance ou de trance des années 2000, qui ne dénichaient que sur des CDs leurs tracks produites avant la révolution mp3 et après le déclin du vinyle.

Fin de règne pour l’USB ?
Mais l’arrivée de la toute nouvelle CDJ 3000X enfonce le clou. Comme un pied de nez à la culture du support physique, Alpha Theta a apposé un lecteur NFC en lieu et place de l’emplacement du regretté lecteur CD, permettant désormais de se connecter via internet à Rekordbox.
En clair, les utilisateurs peuvent directement accéder aux titres des plateformes de streaming auxquels ils et elles souscrivent (pour l’instant Beatport et Tidal, mais les autres services ne sauraient tarder à être compatibles), ainsi qu’à leur bibliothèque numérique préalablement uploadée sur un cloud. Une nouveauté hybride mêlant cloud et streaming, aux apports non-négligeables en termes de liberté, de flexibilité et de simplicité.

Alors certes, le streaming a ses défauts, notamment la dépendance à une connexion internet qui peut rendre le chargement des titres plus ou moins long et incertain. Mais tous les supports ont leurs failles : quel DJ n’a jamais eu d’emergency loop imprévisible et de bibliothèque corrompue sur sa clé USB, ou de CD rayé ruinant une track en plein set ?
Va-t-on donc assister à la disparition de l’USB, comme celle du CD à son époque ? Il y a plusieurs mois, l’intégration nouvelle d’Apple Music sur Rekordbox n’avait pas provoqué de remous, notamment à cause de limitations matérielles empêchant son utilisation sur les CDJs. Mais celles-ci ont été comblées avec la CDJ-3000X. Reste à savoir quand ce modèle s’imposera dans le milieu, alors que de nombreux clubs et bars ne sont toujours pas dotés de son prédécesseur.